Comme promis, 2024 verra le blog s'étoffer de nouveaux articles. Le libellé Tribu développera lui plutôt des concepts culturels que les « races » des univers de Fantasy. Ces personnages deviennent ici de bons supports de jeu pour le monde des Messagers galactiques à Laelith. Certes tous les standards du truc y passeront – de l'Elfe au Nain – mais pas que... et nous ne manquerons pas, à chaque fois, de développer l'aspect légendaire de ces physiologies plus ou moins sympathiques. À noter que ce blog n'est pas wikipedia – j'ai passé l'âge de justifier mes sources – ni une recherche pseudo-historique du sujet. Je renvoie d'ailleurs le lecteur à la pléthore de spécialistes du web, dont de savantes vidéos youtube. Mieux, il s'agit de montrer aussi des phénomènes sociaux qui pourront peut-être parfois faire douter des dits historiens... Commençons donc par les hommes sauvages :
Quand l'artiste Burian réalise cette illustration d'Hommes de Neandertal, en 1958, il ignore sûrement ce que ces imageries vont générer dans la culture populaire. Certes les pulp-fictions peuplées de cannibales existent déjà mais l'exotisme semble encore l'emporter sur le pur aspect cavemen.
L'excellent Frazetta lui-même ne manquera pas d'exploiter le truc, tant un retour aux sources d'un certain Animus sauvage a parfois le don de titiller les sens des lectrices potentielles...
L'homme sauvage/néanderthalien serait-il l'homme-singe ?
Déjà l'image se brise, clignote, se multiplie... D'un côté Tarzan imberbe, en régression malgré lui, vif électron libre et solaire. De l'autre, l'avatar communautaire, le poilu nauséeux, « vert » rejeton dictatorial... On retrouve la dichotomie des Lumières, celle du bon et du mauvais sauvage – selon les points de vue – qui marquera durablement l'anthropologie jusqu'à l'étude du paysan, du campagnard/montagnard reculé, ce sauvage de l'intérieur... L'esprit oscille entre le désir de vivre nu, dans l'abondance d'une nature nourricière, et le danger latent de la bestialité... L'œuvre-fiction phénoménale du truc restant sans conteste l'atemporelle « Planète des Singes » (le livre français est de 1963) et sa géniale inversion homme-sauvage/singe-savant... Que de regardeuses médusées à la vue de Charlton Heston succombant à une chimpanzé... Figure emblématique de l'Autre-femme ? Daniel Sibony aurait aimé.L'idée, ici, c'est bien de revenir à une mouture jeu-de-rôle et wargame qui réhabilite la figure de l'homme sauvage originel. Quelques jeux existent (dont l'excellent Würm) ainsi que des figurines anglo-saxonnes mais, dans le cadre des Messagers galactiques à Laelith, je voulais une « tribu potache » pour plusieurs raisons :
- Baser cet univers, troublé par l'arrivée récente d'une technologie industrielle, sur des représentants de la nature sauvage originelle à la fois victimes et rebelles...
- Pouvoir sortir une unité d'Hommes sauvages face aux Joueur.se.s indépendamment du cadre de l'action ; steppe, montagne, jungle voire désert... Certes les amateurs du jeu Congo ont leurs tribus fétiches voire Jivaros coupeurs de têtes s'ils poussent en Amazonie... Ici, nous nous limitons d'abord à une tribu standard.
- Pouvoir faire une armée/équipe complète grâce à la base plastique Fantasy Warriors (1990) à laquelle on rajoute simplement quelques figurines de « vrais » cavemen. La description et caractéristiques des figurines de cette tribu te seront dévoilées ultérieurement.