Bonne nouvelle, voici la conclusion de la description de l'armée Mâgou. Nous avons vu que celle-ci constitue le fondement secret de la socio-écologie de l'univers de jeu original – jdr, rpg, wargame pour figurines/miniatures 28mm – des Messagers galactiques à Laelith. De fait, outre la présence du rebelle Robinson, l'armée Mâgou est complètement influencée par la très secrète « Table ronde » des Supérieurs inconnus de Laelith dont les Mégas font bien sûr partie.
Bien comprendre cette relation entre « centre secret », caché, microscopique, de la Table ronde et « périphérie sauvage », immense, grandiose, macroscopique, des contrées naturelles du monde de Laelith. Celles-ci renferment toujours une tribu Mâgou apte à attaquer, ou aider, divers Voyageurs selon leurs intentions... Le « Camp Mâgou » n'a ainsi pas d'emplacement précis ; les grandes fédérations des tribus d'Hommes sauvages donnant le plus souvent lieu à des rassemblements temporaires, des sites inédits vite aménagés, des cités lacustres abandonnées juste après leur construction et éphémère occupation. Idem pour la Table ronde qui n'a pas vocation à se réunir toujours sur l'Île des Messagers galactiques mais plutôt dans les confins sauvages, au grès des batailles du moment et des coups de force Mâgou.
Les mystérieux Elfes sylvains :
Il sera bien temps, un jour, de décrire la spécificité sociale des Elfes du monde des Messagers galactiques à Laelith. Toutefois, nous pouvons déjà annoncer qu'ils furent victimes d'un schisme psychologique aux temps anciens... L'édification des premières Laelith – voulue d'abord par la volonté des Litos et des premiers Rois-dieux – ne fut de fait possible que par l'ingénierie elfe et la construction naine... Le problème de la destruction d'une partie de la nature – carrières de pierres, fours à chaux, pillage des forêts... – pour ces réalisations ne fut guère alors soulevé, pas plus que la propagation de fermes d'élevage et d'agriculture intensive pour subvenir aux besoins des chantiers et des armées en faction. Mieux, outre la destruction de leur milieu naturel, l'esclavage mâgou fut largement pratiqué pour le charriage des matériaux et l'extraction minière ou forestière.
C'était sans compter sur la clairvoyance des Elfes originels pour qui la communion avec la nature restait une nécessité harmonieuse. Problème, les hauts dignitaires Elfes, ingénieurs partisans d'un nouveau progrès à Laelith, d'un grand rayonnement culturel et social, si ce n'est d'un sursaut d'orgueil, ne voulurent pas reconnaître ce fait... L'affaire ne s'arrangea pas, des siècles plus tard, avec l'arrivée des premiers migrants steampunk et de leurs machines, puis de la technologie scifi...
Depuis longtemps, donc, l'Elfe standard laelithien est plutôt un Eldar si ce n'est, pour certains, un véritable Wraith à la Stargate ou, pour parler plus communément, un Elfe noir... Pourtant, il n'y eut pas vraiment de schisme bipolaire, d'Eldar blessé basculant irrémédiablement du côté obscur. Si l'Elfe d'ici est « par nature » enclin à une noblesse mal placée, il reste un Elfe... Il ne saurait se rabaisser à l'imitation de satiété de certains humains. Il n'a pas besoin d'organiser des collectifs pour contraindre les derniers Justes au renoncement et à l'abjuration. Ainsi, malgré son orgueil, l'Eldar a, dès le départ, « pressenti » que l'avertissement des Elfes originels était légitime et nous en reparlerons.
Savoir que ceux-ci – les Elfes originels – constituent donc la mémoire première du territoire et vivent reclus dans les confins de la nature sauvage pour la préserver. Ils sont les piliers de la Table ronde des Supérieurs inconnus que même Auberon, le grand leader Eldar, fréquente désormais secrètement pour commencer à « réparer » ce qui n'aurait jamais dû être détruit.
Il faudra donc jouer simplement une poignée d'Elfes sylvains où quelques Maîtres des animaux entourent leurs reines, les « Sœurs sylvaines ». Leur rencontre doit toujours être exceptionnelle, empreinte de gravité. Les PJ seront alors les hôtes privilégiés de la Table ronde, rencontreront des figures mythiques du monde des Mégas à Laelith – si ce n'est le Roi-Dieu lui-même – et participeront à des enjeux et décisions qui surpassent de loin les « plans quinquennaux » de la bourgeoisie capitalisante bleue. Une grille de caractéristiques n'est pour l'instant pas donnée, juste savoir que :
- Les Maîtres des animaux sont à jouer comme des Capitaines. Ils sont dotés de caractéristiques positives, de quelques pouvoirs et armes magiques. On compte un Maître pour trois ou quatre animaux standards ou un animal emblématique. Il peut chevaucher un animal choisi pour avancer à sa vitesse, charge comprise. Si toute unité mâgou possède l'art de se camoufler au sein d'une structure naturelle, le Maître et ses animaux se dissimulent tout aussi facilement au sein de cette unité même. Ils sont donc deux fois plus difficiles à découvrir et pourront « surgir » de l'unité à chaque charge ou quand le Joueur l'aura décidé. Le Maître des animaux pourra même alors être joué comme un « Assassin » qui attaque la figurine ennemie qu'il aura désignée.
- Les Sœurs sylvaines sont équivalentes à des Généraux. Outre leurs pouvoirs et sagesse légendaires, leur cadre de vie combine cachettes secrètes, ressources, et moyens d'informations. Elles sont toujours à proximité d'un Arbre sylvain qui, outre l'exotisme « cabane insolite » de ses frondaisons, possède une porte qui mène vers de vastes espaces souterrains aménagés, vers des ressources en matériel, nourriture et soins... il est fréquent d'y trouver un système de Transit. Leurs moyens d'informations préférés restent les fameux Pigeons voyageurs, propres aux Elfes de cet univers, et le mystérieux Ent sacré. Celui-ci est une entité que seules les Sœurs sylvaines peuvent contacter. Il apparaît alors dans l'écorce du tronc d'un vieil arbre et peut donner instantanément une information concernant tout point du monde de Laelith. En effet, l'Ent sacré est en relation directe avec le « système nerveux » racinaire général de cet univers. Les seules restrictions sont dues aux coupures du réseau racinaire ; oasis en plein désert, certaines îles du lac, quartiers pour le moins urbanisés, galeries trop profondes... Idem si le secteur contacté est la sous menace directe et importante d'une atteinte à la nature (incendie, inondation, déforestation violente...) ; la communication est alors coupée. On dit que certains secteurs de la Haute-Terrasse et du Châtiment sont ainsi volontairement entretenus sans végétation afin d'éviter toute surveillance par l'Ent sacré. Inversement, un lierre poussant à proximité de certains Litos ou d'une Porte sandestine permettrait la communication avec ceux-ci...
Baba Yaga la sorcière :
L'autre alliée principale du peuple Mâgou est la mystérieuse sorcière Baba Yaga. Directement importée du folklore des contes communs, elle se plaît à œuvrer ici, dans l'univers des Messagers galactiques à Laelith, en compagnie de ses compagnons légendaires. Les caractéristiques précises ne sont pas données tant ces personnages restent à la fois hors du commun et complètement adaptables.
- La sorcière Baba Yaga est à jouer comme un Général doté d'une flopée de pouvoirs spéciaux ; boule de feu, bénédiction ou malédiction, susciter des émotions, transformer tout ou partie d'un Individu en animal... Sa relation avec le peuple Mâgou et les Elfes sylvains reste complexe. Disons que Baba Yaga agit en autonomie complète et se sert d'abord à dessein de la réalité mâgou comme simple bouclier... Quoi de plus sécurisant pour elle qu'un confins boisé dangereux où personne ne viendra l'importuner ?
Ses motivations premières restent obscures d'autant qu'elle voyage souvent camouflée sous d'autres apparences ; nous verrons qu'elle fréquente ainsi tous les temples de Laelith sous les traits d'une même vieille prêtresse... On la dit aussi égérie du Matriarcat d'Olizya si ce n'est grande Bene Gesserit du Conseil des Mères... Quoiqu'il en soit, elle fait partie intégrante de la Table ronde – mais sa présence est loin d'y être systématique – où elle accepte volontiers d'aider aux actions en cours. Sa rencontre n'est donc jamais neutre et ses compagnons sont des alliés de taille pour le peuple Mâgou.
- Découvrir le mythique Baba-Yaga cottage reste une expérience bouleversante... Cette cabane légendaire est en effet juchée sur deux pattes de poule géante ; vitesse de déplacement 20 cm... Baba Yaga commande ce véhicule à distance voire le fait charger (2D6 de dommages Force 5, sinon coup de patte CA=3). La terrasse de la cabane peut servir de plateforme pour Baba-Yaga ou un archer elfe, une caillasseuse mâgou... L'intérieur de la cabane magique est beaucoup plus grand que son aspect extérieur et abrite bien sûr quantité de ressources...
- Son Hibou géant permet à la sorcière de grands déplacements rapides. Il peut charger, lâcher divers projectiles, voire capturer/emporter une figurine de taille standard sur une distance maxi de 120 cm. Le Hibou géant peut exceptionnellement servir de monture à un Elfe sylvain, un Mâgou, ou un Messager galactique.
- Le Géant vert reste une force brute de la nature. Il n'obéit qu'à Baba Yaga et, si elle est absente ou inconsciente, il sera – à l'instar des Trolls de l'armée Mâgou – sujet à la Stupidité... Outre ses charges fracassantes, il est de bon goût de l'utiliser à distance comme « catapulte vivante » capable d'envoyer de beaux blocs jusqu'à 80 cm...
- Enfin, l'Ent sauvage est une sorte d'élémental du bois, uniquement généré par Baba Yaga, aux charges fulgurantes. Non soumis à la stupidité, il n'attaque cependant que l'ennemi le plus proche ou désigné. Sa durée de vie n'est que de 1D6+3 tours et il est sensible au feu (1D6 de Dom à chaque tour si flammes). Ensuite, il s'écroule en tas de branches ou cendres.
On l'aura compris, en compagnie de tous ses Alliés, l'armée Mâgou reste une force redoutable et originale de l'univers des Messagers galactiques à Laelith. Les Alliés ne sont pas toujours présents mais si la présence d'animaux précède les Mâgous, un Maître est alors caché quelque part... puis les Sœurs sylvaines, puis Baba Yaga et ses acolytes... De belles rencontres de jeu en perspective.
Voilà, ce blog va désormais prendre quelques mois de repos. À une prochaine.
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